L'actualité de la crise : LA RECHERCHE DU PLUS PETIT COMMUN MULTIPLE, par François Leclerc

Billet invité.

Un ballet de rendez-vous se joue d’ici la fin du mois, en première partie du spectacle annoncé pour septembre prochain. Angela Merkel et François Hollande se rencontreront à Berlin, la première rendant visite ensuite à Mariano Rajoy et le second recevant Antonis Samaras, qui aura la veille rencontré la chancelière allemande.

De nombreuses décisions sont en suspens, qui ne vont pas pouvoir être retardées. La plus radicale concerne la Grèce, avec comme conséquence son maintien ou sa sortie de la zone euro. La BCE a entre-temps autorisé la Banque de Grèce à acheter pour 4 milliards d’euros d’obligations émises par l’État, ce qui a permis de la rembourser ; une décision qui a été considéré comme la réalisation d’un premier pas vers la sortie, la dette grecque revenant en Grèce. Toujours divisée à propos des nouvelles coupes budgétaires qui lui sont réclamées, la coalition gouvernementale cherche à obtenir deux ans de délai pour revenir dans les clous de son plan de sauvetage, un tel rééchelonnement supposant de réunir un financement supplémentaire de 20 milliards d’euros, pour lequel différentes solutions sont évoquées. Toutes ont en commun d’éviter d’augmenter les prêts déjà accordés, un sujet politiquement trop sensible.

Le sauvetage des banques espagnoles, qui sont asphyxiées, va se précipiter, les autorités annonçant leur demande. Leur situation il est vrai empire, au vu de l’accroissement du taux de leurs créances douteuses constaté par la Banque d’Espagne et de leur encours à la BCE. Du sauvetage des banques à celui de l’État, il ne restera plus qu’un petit pas à franchir, certains préconisant d’utiliser une partie de l’enveloppe des 100 milliards d’euros mise de côté pour les banques pour commencer à soulager les finances de l’État et des régions. Olli Rehn, le commissaire aux affaires économiques, a déclaré : « Nous nous tenons prêts à agir au cas où il y aurait une demande d’un État membre. D’après ce que je comprends, le gouvernement espagnol manifeste de l’ouverture d’esprit sur la question même si aucune décision n’a été prise ». Ce qui est en cause, exprimé par Mariano Rajoy, c’est tout simplement d’obtenir que les contreparties exigées soient « raisonnables », vu le souffle qui traverse le pays.

Ces deux cas aigus réglés, trois gros chantiers concernant l’ensemble des nouveaux dispositifs à mettre en place demandent à être concrétisés. Les modalités de la supervision bancaire étudiée par la Commission en vue d’être confiée à la BCE, en prélude à la réalisation d’une « union bancaire » destinée à en renforcer le système, la création du Mécanisme européen de stabilité (MES), soumis à la décision de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, et enfin le lancement des interventions sur le marché obligataire annoncées par la BCE. Il y en a pour tout le monde, les États et les banques, faut-il encore passer à l’acte

Mais rien n’est simple ! Les Britanniques d’un côté et les Allemands de l’autre cherchent à protéger leurs banques des futures inquisitions de la BCE. Les premiers en préconisant qu’elle intervienne en coopération avec les autorités nationales de régulation dans leur volonté de protéger d’un cordon sanitaire la City, les seconds en voulant limiter sa mission aux plus importants établissements financiers afin d’en exclure les caisses d’épargne et les établissements mutualistes qui assurent près de la moitié du crédit aux entreprises et aux particuliers.

Sans préjuger des décisions du Conseil constitutionnel allemand à propos du MES, on peut d’ores et déjà enregistrer que la vie politique allemande est toute entière tournée vers la prochaine échéance électorale de l’automne 2013, mettant la chancelière sous la pression du FDP et de la CSU bavaroise qui font campagne contre toute implication financière supplémentaire du pays dans la crise européenne, sauf à des conditions drastiques. Ce qui ne va pas faciliter la tâche de ceux qui tentent d’infléchir sa position et d’assouplir la poursuite des opérations de sauvetage… Le seul accommodement qui puisse être détecté entre les lignes des déclarations d’Angela Merkel consiste à lier étroitement l’intervention de la BCE à l’application d’une rigueur budgétaire accrue.

L’essentiel va se jouer à propos du plan de Mario Draghi dont seules les grandes lignes ont été exposées. La prochaine réunion du conseil des gouverneurs de la BCE aura lieu le 6 septembre prochain, mais rien n’indique que des éclaircissements pourront dans ces conditions être fournis. Sans doute faudra-t-il comme d’habitude attendre un nouveau paroxysme de la crise, pour lequel l’Italie est bien placée pour jouer le premier rôle. La détérioration de la situation économique, elle, n’attend pas.

Les propositions de referendum se succèdent. En Allemagne, où elles rythment désormais le débat politique, et en Italie, où la Ligue du Nord cherche par le biais d’une telle consultation à organiser la scission entre un Nord restant dans la zone euro et un Mezzogiorno qui la quitterait. Le mouvement de repli, derrière ses frontières ou sa région (qu’à bien connu la riche Catalogne du temps de sa splendeur), se poursuit. Sa partie visible est politique, sa partie souterraine est financière. C’est sur cet autel que la Grèce va probablement être sacrifiée, pour commencer.

En Espagne, un autre référendum est réclamé, il porterait sur les coupes budgétaires…

51 réponses sur “L'actualité de la crise : LA RECHERCHE DU PLUS PETIT COMMUN MULTIPLE, par François Leclerc”

  1. Il est trop tard pour qu’un recours au referendum change quoi que ce soit,le débat devait avoir lieu bien avant…Maintenant le problème est simple ou on admet la dette ,la concurrence non faussée(‘!) et le rôle de la BCE ou on sort de l’Euro .C’est une question de courage pour voir les choses en face …On ne lutte pas contre la grêle à coup de referendum

    1. IL N’EST JAMAIS TROP TARD POUR CONSULTER LE PEUPLE PAR REFERENDUM !!

      Par Frédéric Lebaron sur MDL : …Dès lors, c’est bien dans la résistance et le renouveau démocratiques que l’on peut espérer voir réapparaître un véritable débat de politique économique de moyen et long terme, qui devrait s’articuler autour des conséquences de ces politiques sur le bien-être des citoyens. Ce débat démocratique entre des choix et orientations divergentes devrait ainsi, « idéalement », opposer la théorie néolibérale, mise en oeuvre en Europe depuis les années 1980 avec le « succès » que l’on connaît, et radicalisée aujourd’hui dans les pays du Sud, et une théorie opposée, que l’on peut appeler « socialiste » ou même « social-démocrate », selon laquelle le développement de l’emploi public, notamment dans l’éducation, la santé, la recherche, une politique volontariste de conversion écologique du système productif, la mise en place d’une sécurité sociale professionnelle, la régulation des marchés (y compris de biens et services), seront au coeur de la construction encore embryonnaire d’un modèle social européen stable et durable, fondement d’une Europe démocratique.

      La résistance de la croyance néolibérale est d’autant plus forte que son application radicalisée engendre pour l’instant essentiellement instabilité et fragilisation de la vie démocratique dans de nombreux pays. Mais l’approfondissement de la crise politique est sans doute autant le symptôme que l’issue possible : c’est, en effet, par le champ politique que viendront peut-être, sous peu, les premiers craquements d’ampleur dans l’ordre néolibéral européen.
      http://www.medelu.org/Ete-2012-marasme-et-resistance-des

      et : Un très bon récent reportage de France 3 sur le défaut argentin, que je complète en vous renvoyant vers mon interview de Roberto Lavagna.: vidéo 6′
      http://www.les-crises.fr/

  2. Créances douteuses des banques espagnoles, principalement des crédits immobiliers : 9,42% du total des crédits en juin, avec 164,361 milliards d’euros ()admirez la précision).
    Record précédent : février 1994, avec 9,15%. (Afp)

    1. Si le record précédent date de 1994, c’est que ce n’est pas si grave.
      L’Espagne n’a pas sombré en 1995.

      1. Euh… 1994… Je pense que la situation financière du reste de l’Europe, du monde était différente. Et puis, l’Espagne avait des leviers d’action qu’elle n’a plus désormais. Il ne faut pas comparer l’Euro avec de poires ou des pommes 😉

      2. Ben faudrait voir quel fut le taux de défaut effectif final, pis j’pense pas que le bilan des banques espagnoles pesaient l’poids d’aujourd’hui sans parler dés ratios de solvabilité et pis 170 milliards c’est juste, allez, à la louche, 10 Crédit Lyonnais… pis surtout, si y’avait qu’ça, ce serait juste le paradis.

      3. et les centaines de logements se dégradant, et les défauts des emprunteurs, et la dette d’état, et la dette des régions, et l’activité économique en berne… en 95, les espagnols sont devenus, grâce à l’Europe, maçons. En 2013, ils seront chômeurs avec des prestations sociales aussi dégradées que leurs logements… en concurrence direct avec les grecs au salaire minimum non garanti.
        Et notre tour va arrivé.
        Comme disait mon grand père, c’est pas quand on a fait dans son pantalon qu’il faut serrer les fesses. Le défaut comme début de solution…

      4. de Loic:

        en 95, les espagnols sont devenus, grâce à l’Europe, maçons

        Tout à fait d’accord, et c’est un élément qui n’est pas du tout repris, dans la presse en général. L’espagne a bénéficié jusqu’à il y a peu de temps (5-6 ans il me semble) de fortes subventions européenne pour développer ses infrastructures, il y a des équipements assez incroyable dans pas mal de coins perdus, des 4 voies en zone dépeuplé, de la fibre optique un peu partout, etc… tout ça avec la bénédiction de toute l’europe qui y trouve un moyen de développer ses échanges commerciaux. Évidemment cela a maintenu artificiellement le niveau d’activité en espagne, d’ailleurs je pense que la croissance espagnole de cette époque ne doit quasiment pas participer à la croissance européenne (puisque c’était un transfert de fonds, hormis quelques valeurs ajoutés ponctuelles). C’était pourtant pas difficile à prévoir, je l’avais vu venir à l’époque (moi qui suis une quiche en économie) 🙂

  3. Dear Francois,

    Depuis Barcelone, Marianoo, lors de sa seule apparition publique il y a quelques jours, apres avoir rencontre le Roi Juan Carlos a Marivent, a repete ‘ qu’ il n’ y avait pas de nouveautes’.

    La defense de Don Marianoo repose sur le fait qu’ il dit vouloir attendre de connaitre la position
    de la BCE,i.e continuer a gagner du temps en bottant en touche, alors que l’ une des blagues en Espagne au sujet de son gouvernement fantasma, fantome, est qu’ il est desgastado, a bout de forces, des efforts consentis pour continuer a dissimiler
    la Auditoria.Les affiares reprennent le 24 Aout, avec le Conseil des Ministres qui devrait coincider
    avec la naissance de la Bad Bank.

    La bonne nouvelle, si si il y en a, est que DSK est signale a Cadaques. Comme Rodrigo Rato, ancien directeur du FMI, aux commandes de Bankia, il pourrait tenter de s’ integrer au sein de La Banca espagnole ! Hermosas, las chicas y las muchachas, Domdom, Frances completo !

  4. La question est de savoir a qui profite le crime?
    A ceux qui percoivent les interets sur la dette?
    A ceux qui recuperent les actifs nationaux a prix brade?

    1. Devenir rentier ?
      Je vous signale qu’il n’y a plus d’avenir pour les rentiers, non plus.

  5. Vous n’évoquez guère le cas du Portugal, ces temps-ci. Est-ce parce qu’une catastrophe n’est pas imminente ou parce que le pays s’en sort mal, mais à peu près ? Excusez-moi de vous donner un travail supplémentaire, car je ne sais comment vous remercier de la clarté que votre travail quotidien nous apporte.

    1. Au Portugal, la catastrophe n’est pas imminente,
      elle est en cours:
      http://www.presseurop.eu/fr/content/article/2136361-nous-sommes-passes-des-ciseaux-la-tronconneuse

      Et la résistance commence à démarrer sérieusement…
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/08/14/portugal-les-ports-paralyses-par-une-greve-des-dockers_1746090_3234.html

      …y compris avec des projets de bloquage des ports au niveau européen
      http://dinheirodigital.sapo.pt/news.asp?section_id=6&id_news=185337

      On approche enfin des choses sérieuses.

    2. J’ai écris en juillet plusieurs articles sur la situation au Portugal pour l’Humanité-Dimanche, qui ne sont pas accessibles en ligne, qui s’intitulent notamment « le rêve brisé de la modernité », « la punition du bon élève »…

      La récession s’aggrave, selon l’institut national des statistiques (Ine) et devrait atteindre -3,3% du PIB cette année; le chômage a atteint 15% au deuxième trimestre (chiffre officiel). Le Portugal s’enfonce lentement mais surement dans la crise.

      1. Oui François, mais c’est un peu la crise en mode furtif le Portugal, faut bien le dire. Trop loin ce Finistère européen. Et plus globalement, si on cause pas des pays de l’€zone, des EU et à la limite de la Chine, faut bien dire que tout le monde s’en contrefout. J’ai envie d’dire qu’au moins grâce à l’€ on s’intéresse à autre chose qu’à l’hexagone ou au couple Chimerdique.
        Té, un exemple, l’Iran. De quoiqu’sé qu’on noircisait les premières pages à Téhéran l’mois dernier ? Israël ? Guerre ? Syrie ? Non. Du poulet. Du poulet à 5,60$ le kg pour ceusses qu’arrivaient à en avoir.
        Et alors les plans d’austerité en Israël, la cata en Hongrie ou en Argentine, etc, etc.

      2. Les choses s’aggravent dans le monde entier (géopolitique, finance, économie). Le déni bat son plein. On a le sentiment que tout s’agence pour aboutir à une « perfect storm ».
        Je ne comprends pas pourquoi nos dirigeants s’entêtent à ce point. Il est bien évident qu’il faut dès maintenant planifier et organiser la sortie/fin de l’euro. Sinon, nous assisterons a son explosion et ce sera dramatique.
        Je sais bien que la sortie organisée de l’euro ne réglerait pas tous les problèmes, mais au moins une partie.

      3. Je propose que nous élisions Bricole Roi du Nombrilisme.
        Ou incapable de comprendre qu’une mondialisation donne une crise mondiale. (pardon, sisthémik pour les branchés).
        Comme si ce qui arrivait dans la Zone Euro avait DONNE cette ENORMITE de papiers virtuel-dette…

      4. @yvan : l’essentiel de la dette provient du fait que tout le monde veut avoir une belle maison, une belle voiture, plusieurs iphone et je ne sais quoi encore. Les entreprises se sont mises à construire de gigantesques usines (souvent en Chine, car c’est plus rentable) pour satisfaire tout ce petit monde. Mais, la plupart n’ayant pas les sous (mondialisation oblige—> salaire gelé) pour satisfaire ses envies, on a empruntés encore et encore (on trouvait toujours une banque prête à satisfaire nos envies avec intérêts).
        Les Etats également avaient tellement de besoin à satisfaire ! Tellement d’ambitions… (et tellement de guerres par ci par là) et tellement de clientèle ! mais si peu de moyens ! Ils ont fait comme toute le monde, des emprunts et encore des emprunts. Et puis patatra, tout s’effondre sous nos yeux ébahis !
        Les usines paraissent soudain trop grosses, les emprunts insoutenables et les maison bien trop chères…
        N’ayant aucune solution en vue, nous faisons des emprunts pour rembourser les emprunts (malin non ?)

        J’ai donc du mal à croire que les seuls coupables soient les méchants financiers qui nous auraient presque mis le couteau sous la gorge, nous obligeant à dépenser toujours plus. Mais il est vrai qu’il est toujours plus facile de s’en prendre à un bouc émissaire qu’a nous mêmes (à quoi sert un bouc émissaire sinon ?) Je sais tous n’ont pas péché, mais nous sommes liées comme les doigts d’une main, c’est ainsi et pour longtemps encore…

        En réalité et c’est vieux comme le monde, nous avons péché par orgueil, par envie et par cupidité et maintenant nous allons récolter les fruits amers.

        A l’avenir, tâchons d’être plus sobre (moins enfants gâtés). De se contenter de moins et de moins vite et d’imaginer que l’on eput parfaitement être heureux sans crouler sous un monceau d’objets inutiles.

        Tout ça pour dire que que certes la zone euro et son absurde monnaie, moyens de s’endetter encore plus dans l’irresponsabilité la plus complète, n’est pas le centre du monde. Mais c’est notre monde et sur celui-là, au moins, nous pouvons tenter d’agir.

  6. Où est le PPCM?
    Je n’en vois qu’un=la dette…
    Pour ce qui nous concerne en France (un peu d’esprit de clocher fait du bien) nous allons adopter le TSCG par voie tout à fait anti démocratique (loi organique),véritable étau qui a montré et montre ses effets procycliques dans l’endettement,à ce sujet la situation allemande est paradoxale=la cour de Karlsruh ne s’est pas prononcée (voie démocratique) et la même Allemagne tient dur comme fer à l’exporter dans tout le reste de l’Europe…
    Le MES reste une coquille vide qu’il faudra financer y compris avec les pays potentiellement débiteurs…
    Pour le reste FL nous décrit une Eurozone scindée y compris au sein même des états (Italie=Nord contre Mezzogiorno,pourquoi pas Belgique =Wallonie vs Flandres,…),à ce stade pré apocalyptique il nous reste la venue d’un Messie.

    1. Rappelons-nous les prévisions de Jacques Sapir concernant les suppressions d’emploi dans les pays européens pour les années à venir.

    2. Dans tous les cas le Messie ne sera pas Hollande malgré les paraboles, promesses de ses grandes messes médiatiques (comme d’autres, hélas)

      Les analyses pertinentes du blog Contrelacour
      http://contrelacour.over-blog.fr/article-pacte-budgetaire-aucune-reforme-constitutionnelle-n-est-necessaire-decryptage-de-la-decision-du-co-108963647.html

      http://contrelacour.over-blog.fr/article-regle-d-or-la-girouette-socialiste-met-le-cap-a-droite-108253588.html

      Hollande et consorts vont nous sauver de nous-mêmes grâce à l’austérité car nous avons beaucoup trop péché

  7. Dans une famille, chacun contribue aux charges du ménage selon ses facultés et son état. C’est la solidarité familiale.

    Dans une Union Economique ou Politique, chaque Etat contribue aux charges de l’Union selon ses facultés et l’état de son Etat. C’est la solidarité économique et politique.

    Imagine-t-on d’exclure de la famille le petit qui ne travaille pas bien à l’école ou aux champs, ou le petit qui serait trop méchant ?

    Et pourtant, on parle d’exclure la Grèce !

    Si cela se fait, c’est qu’il n’y a pas d’Union Européenne, simplement une juxtaposition de pays avec quelques règles communes, où règne la loi du plus fort.

  8. Je vous laisse imaginer ce que donnerait un changement de monnaie pour n’importe quel pays alors que nous sommes dans une « crise » économique encore pire que celle de 29…

    Là, même le cas du Zibabwé obligé de passer au dollar américain est une aimable plaisanterie.

    1. J’avoue que pour l’Espagne, le retour à une peseta dévaluée séduit de plus en plus de monde, dont moi, qui suis contre l’Europe qu’on nous a imposée…

      1. Pedro, une monnaie ne vaut que par sa MASSE.
        Regardes le dollar…
        Le M2…
        Et le M3, alors là, je ne t’explique même pas qu’il entraine la crise actuelle depuis qu’il est devenu un « actif » archi-pourri.

        Dévaluée ou pas, d’ailleurs. Le risque de change, t’inquiètes, je connais.

  9. Les Echos publient une note dans laquelle un des conseillers économiques d’Angela Merkel explique comment il entend sauver l’euro (une solution à base de gros défauts partiels des pays endettés, de fin des emplois stables et de baisses massives des salaires pour relancer leur chère « compétitivité » à l’échelle internationale ). Pour la dette, une lueur de compréhension semble enfin percer chez ce conseiller. Pour le reste, l’Europe n’a plus de croissance car il n’y a plus de demande. Les salaires sont trop bas, les contrats souvent trop précaires, les hausses des prix des biens indispensables type chauffage, essence ou nourriture sont continuels, mais ça, ils ne comprennent toujours pas. Cet homme propose de « taper » sur des gens modestes plutôt que de lutter contre l’évasion fiscale des multinationales, par exemple :
    http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221152300/memo-a-madame-merkel

    1. Le but des politiques d’austérité est de parvenir à une réduction rapide du niveau de vie des populations. Et in fine, à une réduction de l’espérance de vie…

    2. Merci Emilie.
      Très intéressant ce memo, refusant la proposition de The Economist
      de faire sortir tout le Sud de la Zone Euro,
      et proposant plutôt de rayer les dettes,
      tout en organisant la régression sociale, y compris en France.

      Hollande anticipe, avec le projet de saccager 360 000 emplois publics!

    3. ce « mémo » vise surtout:
      a) à préserver les intérêts de l’Allemagne seule (condescendance à toutes les lignes)
      b) à préserver le système (continuons à pressurer le plus grand nombre au détriment des quelques uns qui ont déjà beaucoup trop)
      c) à éviter tout début de remise en cause.

      On ne sait pas qui est l’auteur mais que Merkel demande un mémo sur le sujet au dit auteur montre son incapacité (ou son refus) à penser « autrement ».

    4. une solution à base de gros défauts partiels des pays endettés, de fin des emplois stables et de baisses massives des salaires pour relancer leur chère « compétitivité » à l’échelle internationale

      C’est en effet très à la mode ce genre de proposition, mais quelqu’un pourrait-il m’expliquer comment payer un loyer, l’énergie, les soins médicaux et la nourriture avec ce plan, sans faire exploser la dette publique avec des aides dans tous les sens ? Je dois être bête, je n’ai toujours pas compris comment.

  10. La finance, le re-financement de la finance mondiale est devenu permanent. Il aspire comme le trou noir au centre de la galaxie, toutes les pensées, les stratégies et les voeux de nos (ir)responsables. Il semblerait qu’il n’y a plus d’autre temps ou espace important à consacrer à l’économie réelle et encore moins à ce qui fait la vie d’une société : les modalités institutionnelles d’amélioration du vivre-ensemble qu’elle s’est données, les projets qu’elle pourrait suivre, l’allocation présente et avenir des ressources et des efforts, la préservation et l’optimisation d’instruments de coordination – corps politiques, institutions, formations- qui soit à la hauteur des enjeux.

    Les médias de masse participent, alimentent et hystérisent cette polarisation fantastique, en renvoyant aux acteurs majeurs – et uniques puisque dans le délitement déjà en cours vers le totalitarisme nous ne sommes absolument consultés, sauf par sondages aux résultats pré-définis – leurs propos sans distance, sans critique réelle, contribuant ainsi à boursoufler un narcissisme latent consubstantiel au pouvoir et un tropisme compulsif.
    Sans parler de l’agitation des troupes spéculatives qu’ils favorisent et conduisent à des excès encore plus dommageables que ceux qu’elles commettent d’ordinaire.

    Cette polarisation, cette élimination aussi pratique qu’imaginaire de la plus grande partie du terrain sociétal par l’exigence croissante et permanente de la finance, reflétée, enflée dans le miroir ubiquitaire des mass medias déforme la société et dilapide ses forces comme son allant, son devenir.

    C’est tout ce qui coordonne et incarne d’une certaine manière la société, l’État, en France et dans tous les pays concernés par la finance mondialisée, qui est promis à une dislocation.

    1. C’est un peu comme dans un ménage qui tire le diable par la queue : tout tourne autour du comment payer le loyer, les remboursements, le, gaz, l’électricité et même la bouffe ! Dans ces circonstances, tout le reste devient accessoire, on n’a plus le temps ni le goût de philosopher…

      1. Tout à fait, à mettre en perspective avec la fraude de GS sur la manipulation des cours de l’électricité dans l’Etat de NY : un préjudice de 300 millions, pour une amende de 2,4 millions…

      2. En effet, Doc.
        « un préjudice de 300 millions, pour une amende de 2,4 millions… »

        Et après, certains s’étonnent que les fraudes, combines, arrangements, truandages continuent de plus belle.
        Les parodies de justice ne leurrent plus personne. Même pas les juges, d’ailleurs.

    2. Une parmi les places fortes de l’État français est en ruine, ou du moins fortement dégradée dans cette avancée générale de la finance pour ruiner la puissance et le crédit des états – avec l’apport majeur de politiques complices, achetés pour la plupart, convaincus, pour certains demeurés – pour arriver à la Grande Dislocation des États. C’est l’institution des Impôts, particulièrement celle qui s’occupe de traquer la fraude fiscale. Exemple français :

      « L’analyse des droits rappelés par la direction nationale des vérifications de situations fiscales (DNVSF) révèle, sur dix ans, une baisse du rendement du contrôle, après une forte croissance au début des années 2000. Les droits nets et les pénalités s’élevaient en 2000 à 319 millions d’euros, environ 500 millions d’euros en 2002-2004 et environ 270 millions d’euros en 2008-2009. »

      (extrait du Rapport sénatorial n°673 – Juillet 2012 – de la Commission d’enquête Evasion des capitaux)

  11. lien : http://www.chine-informations.com/actualite/photos-chine-inondations-sur-le-site-des-chutes-de-hukou-dans-le_46029.html

    http://www.chine-informations.com/actualite/deux-morts-et-dix-disparus-apres-les-pluies-torrentielles-sur-le_46028.html

    Deux personnes ont trouvé la mort et dix autres sont portées disparues en raison des pluies torrentielles qui ont frappé la province du Sichuan (sud-ouest), ont annoncé samedi les autorités locales.

    Les fortes pluies tombées entre vendredi à 8h00 et samedi à 8h00 ont provoqué nombre de glissements de terrain, coulées de boue et inondations, et ont endommagé les installations de conservation d’eau, d’électricité et de communication dans les zones affectées, a fait savoir un responsable du centre provincial de contrôle des inondations et de lutte contre la sécheresse.

    Davantage de pluies sont attendues dans le Sichuan pour les cinq prochains jours, a annoncé l’observatoire provincial.

  12. Bonjour à tous,

    Je ne sais pas si on peut parler des première traces de

    récession

    à Bruxelles, mais je trouve que la zone touristique au coeur de ville a profondément changé. J’aime Bruxelles, mais je n’ai pas souvent le temps d’aller flâner à la Grand-Place. Là, en accompagnant des amis étrangers, j’ai eu la surprise de découvrir que la gauffre chaude (la « gauffre de Liège ») ne vaut plus qu’un euro au centre de Bruxelles alors qu’elle en vaut 2 à Wavre. Il y a peu les prix étaient encore identique, j’ai en tête que c’était +/- 1,60 euro en janvier à Bruxelles et à Wavre.

    Par ailleurs, la Grand-Place est entourée de chocolatier. Je n’avais jamais vu des offres comme celles que l’on y voit actuellement. On vous vend un set de boites de chocolat pour 6 euros là ou je suis sûr qu’il y a quelques mois, c’était le prix d’une seule de ces boites.

    J’en ai parlé autour de moi, soit les gens sont aussi surpris que moi de découvrir cette évolution, soit ils l’avaient vu, mais sans réaliser ces 2 changements.

    Je trouve qu’il y a aussi plus de magasins à prix casser « tout à prix rond », tout à 1, 5 ou 10 euros… Des vêtements, des chaussures, …

    Je ne sais pas si d’autres qui court plus Bruxelles ont des avis sur la question, où si d’autres villes suivent la même tendance ailleurs.

    BAV
    L’Emmerdeur

    1. Il y a 20% de chômage à Bruxelles(officiel).
      A coté de cela le monde des Eurocrates ou Otan-crates qui vivent en dehors de la réalité.Tout comme les bourgeois Belges des beaux quartiers rejoints depuis quelques années par de nombreux exilés fiscaux.Au milieu la classe moyenne ou ce qu’il en reste et les gens qui viennent travailler à Bruxelles(2/3 de Flamands 1/3 de Wallons)mais n’y sont que de 9h à 5h du lundi au vendredi.Et enfin les laissés pour compte Belges et étrangers,beaucoup de jeunes et de seniors également.Mais ce n’est pas propre à Bruxelles,j’ai vécu à Montpellier c’est à peu près pareil en plus petit.
      La Belgique est un paradis fiscal pour la rente et un enfer fiscal pour le travail.

    2. Je suis Bruxellois (Schaerbeekois, même) et malheureusement, la déflationnite locale dont vous parlez n’a pas encore atteint atteint mon quartier. Dommage… Toutefois, il est vrai que certaines belles enseignes disparaissent petit à petit pour laisser place à des outlets ou… à rien. Un exemple ? La « Maison du porte-plume » à De Brouckère qui a fait faillite et a été remplacé par un outlet bas de gamme (snif…). Le futur commercial de Bxl semble se dessiner petit à petit : des magasins de Luxe à Stockel ou Avenue Louise, des bazars au rabais ailleurs.

  13. Le referundum : l’ultime bastion de la lâcheté des politiques.

    Lorsque la crise arrivera, ils pourront se défausser sur les peuples, sur lesquelles ils étaient si en avance… L’immobilisme changera de main, on ne blâmera pas la classe politique mais le peuple, qui aura tout fait capoté.

    Il y aura forcément un pays où le « fédéralisme » ne passera pas, il sera le bouc émissaire, on le sacrifiera, et dans son sang, nous imposerons une nouvelle Europe aux peuples, une structure dirigée par Goldman Sachs (Monti, Draghi etc…).
    Nous avons outrepassé le cynisme, le « plus froid des monstres froids » va vite devenir très très chaud…

  14. il y a un moment où il faudrait envisager de gérer la politique par la politique
    prendre de la hauteur de vue et considérer l’ensemble de la situation européenne et cette situation par rapport au monde et surtout à la réalité.
    la crise affaiblit tout le monde.
    l’enjeu d’une tension est de trouver à rassembler l’énergie suffisante pour engendrer un mouvement de nature évolutive ou de laisser l’ensemble des énergies se focaliser sur un ou des points de déferlement des énergies sous forme d’exutoire. si on n’y prend garde en tirant à bout portant on peut ne pas maitriser le recul.
    certains seraient ravis de se séparer de la Grèce trouvant ainsi une faille par où écouler pas mal d’argent noir. La crise en Grèce a rameuté pas mal d’investisseurs mondiaux pour transformer la Grèce en plaque tournante dont les structures se prêtent opportunément à engendrer des trafics qui n’engendreraient que plus de désordre dans une situation qui demande expressément à être remise d’aplomb.
    par ailleurs laisser tomber le plus faible est un signe de la rupture totale de l’europe, autant détruire entièrement l’Europe dans son ensemble en la dissociant mais alors de manière avantageuse pour en faire une force collective, une stratégie de recul avant de se reformer d’une autre façon sinon cela aboutira à la seule débandade globale faisant de l’ensemble de nos petits pays des proies et des éléments faibles.
    croire qu’un club de « forts » persisterait est une ineptie.
    la confiance est d’ailleurs très érodée et plusieurs pays parlent de reprendre leur autonomie et d’autres même réclament l’exclusion des maillons faibles qui manifestent les travers des uns et des autres plutôt qu’une action sensée.

    la situation économique du monde est en position de grande faiblesse , le risque financier est moindre au regard de cet aspect de la question.
    dans une situation de grippage imminent de l’ensemble de la machine économique mondiale le risque est de voir les plus petits ou les plus faibles ne pas assumer les outils dont il sont dépositaires sans nécessairement avoir les moyens de les gérer convenablement dans une situation difficile.
    nous savons que dans de nombreux sites européens il y des installations chimiques nucléaires ou présentant d’autres dangers. s’il advenait qu’elles ne soient pas gérées correctement, la dégradation des ressources peut amener soit à relâcher la vigilance normale soit à forcer la production notamment énergétique aux limites du supportable par des outils obsolescents, et ne pas anticiper ni pouvoir faire face à d’autres évènements climatiques (l’hiver va être précocement froid puis chaud puis refroid, intensément froid quand on regarde ce qu’en dit la nature) ou de cette portée que ceux qui ont lieu en ce moment. et conduire à des nuisances en cascades dont l’effet serait autrement plus couteux que les problèmes de bourse ou de résolution de la dette,
    la résolution d’un problème général passe par le fait de sauver le plus faible élément pour empêcher ou limiter l’écroulement général.
    encore faut-il concevoir où se situe le plus petit commun dénominateur et consentir (.) à se positionner à son niveau.
    la seule façon de se sauver de cette situation est d’avoir recours à la force du faible.
    la plus grande vulnérabilité contient plus d’énergie que ne peut en réunir la concentration de toutes les forces.

    au sein d’une situation catastrophique il faut détourner son regard du point d’impact probable pour choisir une autre voie, celle où il y a le plus d’espace disponible
    Là où le regard se porte, là nous irons

  15. Si on connaissait l’ expression anglaise The sky is the limit, aujourd’ hui, De Guindos, ministre
    espagnol Economia section Finances, a rappele son passe c/o Lehman Brothers, en appelant
    la BCE a des achats sans limite de la dette espagnole.

    Les propos ont ete tenus ce samedi matin et ne peuvent donc etre entierement mis sur le compte
    de la chaleur, ce qui frappe c’ est surtout l’ irrealisme absolu de ce gouvernement fantasma espagnol et du Quartette en charge de la crise de la Banca et de la dette: Rajoy, De Guindos, Soraya Santamaria et Cristobal Montoro, ne font que contribuer a creuser la tombe de la credibilite de l’ Espagne

    Hier dans un article du Financial Times qui a fait du bruit en Espagne, le journaliste indiquait que la debilidad,faiblesse de ce gouvernement est en train de faire le lit des independantistes tant en Catalogne qu’ au Pays Basque.

    Les entrepreneurs catalans sont en train de se ranger dans le camp des independantistes.
    Ce mouvement de fond trouvera son premier grand moment public avec une grande Marche qui aura lieu le 11 Septembre, le jour de la Diada, la fete nationale catalane, a Barcelone.

    CATALUNYA is different et les raisons de passer a l’ acte se multiplient

  16. Les temps sont durs, et ils le sont de plus en plus en Grèce.

    Ce serait bien de veiller à ce que ceux qui portent un regard sur les événements depuis la Grèce soient soutenus assez pour pouvoir continuer à faire leur très précieux travail.
    Assez pour ne pas avoir « faim », déjà, et assez pour soutenir sans doute par eux indirectement, ceux qui les entourent. Préservant ainsi le lien toujours menacé de délitement par la précarité.
    Maintenons autant que nos moyens nous le permettent, ce maillage doux de la solidarité qui participe de notre émancipation et de nos dignités.

    Oui, le nerf de la guerre est là aussi:
    http://greekcrisisnow.blogspot.fr/2012/08/all-about-eve.html

Les commentaires sont fermés.